
Isidore Guy Makaya lors du lancement de son dernier recueil de poèmes, Les délires silencieux. (Crédit photo : Cécile Antoine-Meyzonnade)
Le 15 aout, vers 16 h 30, un petit groupe de francophones s’est formé autour d’Isidore Guy Makaya au parc Somba K’e pour un évènement rare dans la communauté : le lancement d’une œuvre littéraire en français.
Le Franco-Ténois d’origine congolaise sort son dernier ouvrage, Les délires silencieux. C’est le cinquième écrit de l’auteur et son second recueil de poésie. Il est publié par la maison d’édition qu’il a lui-même fondée, Présence francophone, créée en juillet 2017.
« Lorsque je suis arrivée aux Territoires du Nord-Ouest, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas beaucoup de publications francophones, raconte l’auteur au micro de Radio Taïga. C’est une avenue qu’il fallait explorer. »
Ce tremplin pour la publication d’ouvrages en français dans le Nord et l’Ouest canadien espère, à terme, débusquer des plumes au-delà des frontières des Territoires du Nord-Ouest. « Nous sommes une présence francophone, donc j’encourage tout le monde à nous rejoindre et nous envoyer des publications », assure l’éditeur.
Titre énigmatique
Le titre de son recueil interroge. « Écrire des poèmes, c’est d’abord une expression de soi, détaille Isidore Guy Makaya. On met des gants en parlant de “délires” parce qu’on n’est pas toujours sûr que les lecteurs vont les comprendre. Je n’ai pas peur d’être jugé parce que ce sont des délires personnels. »
Ces « délires », silencieux pendant des années, se retrouvent aujourd’hui couchés sur le papier et imprimés. Et en ce jour de lancement, la lecture à haute voix de deux de ses poèmes vient contredire ce titre mystérieux : les « délires » sont désormais entendus de tous.
Poèmes retrouvés
Dans Les délires silencieux, certains poèmes étaient écrits depuis des années et sont aujourd’hui dévoilés au grand public. C’était déjà le cas dans son précédent recueil, Mémo des maux en mes mots.
Selon le poète, un poème est « comme un fruit qui a besoin de murir ». « Par exemple, il y a un poème que j’ai commencé en 1991 et que je ne publie que maintenant, souligne-t-il. Cela veut dire que pendant tout le processus, je trouvais qu’il n’était pas assez bien, pas assez mûr. »
Questions sur son parcours, sur sa vie entre les différents continents… L’auteur, dont l’écriture n’est que « passion » et « hobbie », répond avec attention aux interrogations sur sa jeunesse au Congo-Brazzaville, puis en France, en Catalogne et au Canada.
À la fin de la présentation, l’auteur a tenu à annoncer les publications prochaines d’un nouvel ouvrage d’une « jeune auteure » et, également, celle d’une pièce de théâtre : « Ça montre que ça marche, et nous sommes contents ! », s’est félicité le fondateur des éditions Présence francophone.
Pour se procurer un exemplaire des Délires silencieux , contactez directement les Éditions Présence francophone sur leur page Facebook.