
Sylvia Cloutier et Leela Gilday, lors d'une prestation musicale. (Crédit photo : Ed Maruyama)
Leela Gilday, Sylvia Cloutier et l’Orchestre du Centre national des arts : une convergence du classique et des chants autochtones.
Au Northern Art and Cultural Centre (NACC), le 9 décembre à 19 h 30, le public aura droit à une création interculturelle inédite alors que les chanteuses sahtugotine et inuite Leela Gilday et Sylvia Cloutier interpréteront leurs compositions en duo, accompagnées par une formation classique.
La maternité est la clé de voûte de ce spectacle de chansons, bien que d’autres thématiques s’y greffent. « Nous avons toutes les deux des enfants, explique Sylvia Cloutier, une chanteuse de gorge originaire du Nunavik. Nous voulions explorer notre côté maternel, mais aussi notre relation à la nature dans notre culture. »
Une des pièces qu’elles ont conjointement composées comprend des extraits de chansons que leur chantaient leur mère quand elles étaient bébé, en inuktituk dans un cas, en north slavey dans l’autre. La langue anglaise a aussi sa place.
S’éloignant de leur registre musical habituel, les deux jeunes femmes ont opté, pour ce spectacle, d’harmoniser leur voix, leur tambour et leur guitare, avec les cordes, les cuivres et les vents de l’Orchestre du Centre national des arts, sous la direction d’Alexander Shelley. Le compositeur Christopher Mayo signe les arrangements. « Il a fait un très bon travail pour capturer l’esprit de notre musique », de dire Sylvia Cloutier. Les répétitions ont eu lieu en novembre à Ottawa.
Une complicité de deux décennies
Si la maternité relie ces deux femmes, c’est vrai aussi pour l’amitié. « Nous nous sommes rencontrées il y a environ 20 ans dans un avion en direction d’un concert True North, rappelle Leela Gilday. On y jouait toutes les deux, mais séparément. Nous sommes devenues de bonnes amies pas mal tout de suite, Sylvia a essayé de m’enseigner le chant de gorge plusieurs fois, mais sans succès. »
Au fil des années, les deux musiciennes se sont retrouvées sur plusieurs scènes, notamment lors des Jeux d’hiver de l’Arctique, au Groenland et au Yukon.
Fortes de cette complicité, les deux femmes n’ont mis que quelques heures pour composer les chansons qu’elles présentent à Iqaluit et à Yellowknife, lors d’une session au camp de tannage urbain Dene Nahjo, en septembre dernier.
Le programme du NACC inclut également une composition de Carmen Braden pour quatuor à cordes, intitulée The Raven Conspiracy. La pièce a été composée pour le quatuor Penderecki, qui l’a jouée pour la première fois, aux Territoires du Nord-Ouest, en 2013. Au NACC, cette composition nordique sera interprétée par des musiciens de l’Orchestre du Centre national des arts.