La ville de Vienne, capitale de l’Autriche, est située dans la région centrale de l’Europe. Elle est traversée par le fleuve Danube et la rivière Vienne, et s’est développée depuis le premier siècle de notre ère lorsque les Celtes ont fondé la cité de Vindobona. Elle devint la capitale du Saint Empire romain germanique lorsque la Maison des Habsbourg devint la lignée impériale. L’Empire fut créé par Otton Ier au Xe siècle en conséquence du traité de Verdun signé en 843, et qui couvrait les territoires d’Europe centrale et occidentale. Au début du romantisme, Vienne est une des plus importantes villes phares du développement culturel et de la musique classique, en parallèle à Leipzig, Paris, Rome et Saint-Pétersbourg. Parmi ses théâtres, le Theater in der Josefstandt est le centre d’attraction pour les grands compositeurs de cette époque. Parmi eux, Franz Schubert, qui était le plus grand compositeur de lied.
Le lied, qui peut être traduit par « mélodie », n’est pas une création germanique du début du romantisme, car la tradition des chants a sa racine dans l’aube de l’humanité, et lorsque les clans commencèrent a se sédentariser, apparurent des instruments musicaux, dont les instruments à cordes, qui sont adoptés par des chanteurs pour s’accompagner. Dans la Grèce antique, on retrouve des chansons accompagnées par des lyres. Le lied prend racine dans le Minnesang, qui est un genre de chant écrit et chanté par des Minnesinger, poètes/chanteurs allemands. Une tradition qui est reliée avec celle des trouvères, poètes et compositeurs qui écrivaient dans la langue d’oïl au nord de la France (parallèlement aux troubadours qui, au sud de la France, composaient en langue oc). Ces chants avaient comme instrument d’accompagnement le luth.
Au début du romantisme le lied prend forme dans l’écriture de la musique classique en ayant comme instrument d’accompagnement le piano-forte. Instrument qui possède une grande boite de résonance, des touches pour propulser des notes de sept octaves chromatiques, et trois pédales qui permettent de varier leur tonalité. Dans son interprétation, l’atmosphère musicale du poème va poindre, tel le lied Erlkönig, composé par Franz Schubert sur un poème de Wolfgang Von Goethe, où le piano reproduit le galop du cheval que chevauche le Roi des Aulnes au milieu d’une nuit sous un brouillard dense, ayant enlevé un enfant qu’il porte dans ses bras.