Le livret de l’opéra Le Barbier de Séville, dont la musique est composée par Gioacchino Rossini en 1816 pour le théâtre Argentina à Rome, est rédigé par Cesare Sterbini. Ce livret qui est construit sur un thème développé par le dramaturge et philosophe français Pierre-Austin Caron de Beaumarchais dans sa trilogie Le roman de la famille Almaviva. « Le barbier de Séville ou la Précaution inutile » constitue la première partie du roman. C’est une comédie en trois actes composée à Paris en 1775. On y détaille les ruses inventées par le personnage principal, Figaro (ex-valet du comte Almaviva), pour aider le comte à marier Rosine, élève convoitée par son tuteur, Bartholo. Cette comédie est écrite dans le contexte prérévolutionnaire français. Beaumarchais est le fondateur de la législation sur les droits d’auteurs qui permet aux auteurs de musique, plutôt qu’à leurs mécènes ou à leurs commanditaires, de percevoir des redevances sur la représentation de leurs œuvres. Dans ses dialogues, Figaro fait la satire des pouvoirs et des contrôles sociaux, tels que l’aristocratie et la théocratie. Dans l’une de ces satires apparait le terme « République de lettres » qui désigne les productions des intellectuels qui, depuis la Renaissance, interagissent hors des frontières sociopolitiques dans une perspective humaniste.
Après la présentation du Barbier de Séville à Rome, Gioacchino Rossini retourne à Naples pour continuer de composer des opéras pour le Teatro di San Carlo. Parmi les meilleures cantatrices de ce théâtre se trouve Isabella Angela Cobran. Née à Madrid, elle fait des études à Paris avant d’être engagée par le Teatro di San Carlo comme primadonna (première dame). Ce titre est donné aux meilleures sopranos qui deviennent cantatrices principales des compagnies d’opéra. C’est pour elle que Gioacchino Rossini compose Élisabeth reine d’Angleterre, opéra en deux actes dont le livret est écrit par Giovanni Schmidt. Il est présenté au Teatro di San Carlo en Octobre 1815 et à Londres en avril 1818. En 1822 Isabella Angela Cobran devient épouse et muse de Rossini et l’accompagne à Paris.