
La directrice artistique du NACC, Marie Coderre, a développé un programme de bourse pour offrir une aide immédiate aux artistes dont les revenus ont été affectés par les règles sur les rassemblements.
(Photo : Batiste Foisy)
Le programme Losing Track of Days pallie le manque de soutien gouvernemental pour les artistes qui en arrachent depuis le début de la pandémie.
Le Northern Arts & Cultural Centre et la Yellowknife Community Foundation proposent des bourses de 1000 $ à 5000 $ pour aider les artistes ténois dont les revenus sont amoindris par la COVID-19.
Intitulé « Losing Track of Days », le programme pilote de bourses dispose d’un budget total de 50 000 $, qui sera versé aux artisans et artistes professionnels, qu’il s’agisse d’arts visuels ou d’arts de la scène. L’échéance pour déposer une demande est le 15 janvier.
La directrice générale du centre d’arts, Marie Coderre, explique que, hormis un programme du Conseil des arts des Territoires du Nord-Ouest en mai dernier, il n’y a pas eu de financement d’urgence pour appuyer financièrement les artistes ténois.
« Il y a plein d’artistes qui essaient par toutes sortes de moyens de générer des revenus et ce n’est pas facile, se désole Mme Coderre. Certains vont être engagés par d’autres organisations dans le Sud, font des spectacles en ligne, des programmes éducatifs ou du mentorat. Mais je connais beaucoup d’artistes qui ont presque zéro revenu en ce moment. »
Une notion souple du professionnalisme
Pour suppléer un tant soit peu à ce vide, le NACC s’est associé avec la Yellowknife Community Foundation pour le programme pilote Losing Track of Days; les artistes n’ont pas à créer un projet spécifique pour en bénéficier, la somme allouée peut simplement leur servir à réaliser un projet courant ou à payer leur loyer.
« Pourvu qu’on voit qu’ils sont actifs dans leur pratique, signale la directrice du Northern Arts. Nous mettons la priorité sur les artistes qui vivent de leur art, ceux dont c’est la principale source de revenus. […] C’est vraiment pour enlever la pression. »
Mme Coderre met l’accent sur le fait que la notion de professionnalisme des deux organismes sera souple, adaptée au Nord. Les candidats doivent soumettre des démos ou des photos de leur travail, mais si ce matériel fait défaut à l’un de ceux-ci, le jury pourrait se montrer compréhensif.
Le jury sélectionnera les récipiendaires à la mi-janvier et les bourses devraient être versées deux semaines plus tard. Les membres qui formeront ce jury doivent encore être recrutés. On souhaite que sa composition reflète la population des TNO. Un processus de vérification des conflits d’intérêts doit aussi être appliqué.