
Tania Larsson et Melaw Nakehk'o au camp de tannage urbain (Crédit photo : Sandra Inniss)
Tania Larsson et Melaw Nakehk’o sont les directrices du projet de tannage urbain installé au parc Somba K’e à Yellowknife. Elles expliquent l’importance de cette pratique ancestrale.
Le camp de tannage urbain est de retour pour une deuxième année, du 5 au 15 septembre, au parc Somba K’e. Une des directrices du projet de tannage et membre fondatrice de Dene Nahjo, Tania Larsson, explique qu’il est important d’avoir ce camp au centre-ville : « Pour que les gens aient la chance de participer et de s’impliquer dans la culture dénée, et qu’ils voient que ce n’est pas quelque chose du passé, que ça existe encore aujourd’hui. »
« Nous cherchons activement à apprendre notre culture à cause de la colonisation et des écoles résidentielles. Ce n’est pas parce que nous sommes autochtones que nous connaissons automatiquement notre culture », explique-t-elle. À son avis, le fait de pouvoir faire le tannage de peaux à Yellowknife permet aussi de créer un réseau de tanneurs et d’aînés dans la région.
Aussi membre fondatrice de Dene Nahjo et directrice du projet de tannage, Melaw Nakehk’o détaille qu’il y a beaucoup de protocoles à apprendre pour cette pratique ancestrale.
« C’est vraiment important que nous ayons des aînés ici pour pouvoir leur poser des questions. J’ai fait du tannage de peau pendant quelques années, mais il y a encore des choses pour lesquelles je dois avoir des rappels et poser une question à un aîné qui peut partager l’information avec moi. » Parmi les choses qu’elle a apprises grâce à sa relation avec les aînés, elle mentionne le processus pour rassembler le matériel, l'offrande en échange des peaux et l’importance de travailler avec une énergie positive.
Des choses qui font partie de la préservation et de la revitalisation des pratiques ancestrales. Ces conseils, selon Melaw Nakehk’o, ne s’appliquent pas seulement au tannage, mais à tous les aspects de la vie.
Tania Larsson raconte qu’elle n’a pas eu la chance de grandir près de ses grands-parents. « C’était très difficile pour moi de parler aux aînés et j’étais vraiment timide. En apprenant ces activités ancestrales de tannage, tu apprends aussi comment parler aux aînés et à [poser] des questions, à construire une relation avec eux et ça, pour moi, ça a été la chose la plus importante du tannage. »
Nouveautés pour la deuxième édition
Afin que plus de personnes puissent visiter ou participer, l’horaire du camp a été modifié cette année, soit du lundi au samedi de 10 h à 18 h.
« Nous avons aussi ajouté le marché d’arts autochtones au marché fermier, parce que c’est vraiment important pour nous de promouvoir les artistes autochtones qui vendent leur propre art, plutôt que de soutenir l’appropriation culturelle en achetant de l’art qui n’est pas fait par une personne autochtone, qui utilise notre culture pour faire du profit », affirme Melaw Nakehk’o.
Elle ajoute que des tours au camp urbain sont aussi organisés avec les écoles. L’organisme Aboriginal Sports Circle NWT est aussi sur place pour une démonstration de jeux traditionnels.